Lundi 15 septembre 2014, Davis Pujadas présentait au journal de 20 heures, sur France 2, un reportage intitulé : « Quelle méthode pour apprendre à lire à l’école ? » (voir ci-dessous).
Pendant deux ans, tous les deux mois, des enfants en situation d’apprentissage de la lecture se sont rendus au Commissariat à l’énergie atomique de Saclay pour expérimenter – grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) – les deux méthodes : la syllabique et la globale. Les résultats sont sans appel et confirment ce que les neurosciences, depuis une quinzaine d’années, permettent d’évaluer : à savoir l’indubitable efficacité de la méthode syllabique. Celle-là même qui fut utilisée pendant un siècle par des bataillons d’enfants, lesquels, entre 11 et 13, avec un certificat d’études, savaient lire, écrire et compter.
La méthode syllabique est celle qui fait travailler l’hémisphère gauche du cerveau, « le circuit universel de la lecture ». L’enfant visualise le mot, les lettres, puis repère les syllabes qui vont former les sons indispensables à la compréhension du mot. Il part donc du simple vers le compliqué, de l’analyse vers la synthèse.
« Tout autre circuit d’apprentissage éloigne l’enfant de la lecture », affirme le scientifique Stanislas Dehaene.
La reconnaissance des images passe par l’hémisphère droit, et les mots n’étant pas des images, bien plus ardu est de vouloir apprendre à lire en partant du compliqué pour aller au plus simple. Qui plus est, la méthode globale induit la reconnaissance d’une image par amalgame : pour exemple, le « o» sera assimilé à une « colline. » En inculquant aux enfants à deviner plutôt qu’à décrypter, on empêche de facto aux capacités d’analyse et de synthèse décrites plus haut de se manifester et, par conséquent, de se développer.
Les conclusions du sociologue Jérôme Deauvieau sont tout aussi édifiantes : son étude portant sur des dizaines d’écoles en Zone d’éducation prioritaire (ZEP) prouve que la syllabique augmente les scores moyens des élèves de 20 %. Ce n’est pas rien, tout de même !
C’est dès les années 20, sous l’influence de certains pédagogues épris de « justice sociale », que la méthode syllabique a cédé, peu à peu, la place à la méthode globale ; à tel point, par exemple, que 4 % seulement des enseignants à Paris et petite couronne la pratiquent.
En outre, les sciences de l’éducation, adeptes des « nouvelles pédagogies », s’étant très largement répandues depuis une quarantaine d’années, comment s’étonner qu’après avoir passé 13 ans sur les bancs de l’école, on compte en France 9,5 % d’illettrés, 14 % aux Antilles, et que 23 % des Réunionnais de 16 à 25 ans le soient également ? Le désastre se situe en Guyane : deux Guyanais sur cinq de la même tranche d’âge ne maîtrisent pas la lecture !
Exit les enquêtes internationales qui nous montrent, depuis
quelques années déjà, que la France décroche. Cette fois-ci, ce rapport
a été réalisé par des chercheurs français, en France, et c’est la
première fois qu’une étude porte sur l’utilisation de la méthode
syllabique par les enseignants.
Ce document met donc en avant la réalité des pratiques enseignantes et cinq cas de figure ont été distingués :
- 77% des enseignants ont adopté l’un des 23 manuels de la méthode mixte,
- 15% « bricolent » leurs propres supports d’apprentissage,
- 4% utilisent un manuel syllabique,
- 3% combinent un manuel syllabique et un manuel mixte,
- 1% combinent deux manuels mixtes.
Après
avoir fait passer des tests à 23 classes de CP en juin 2013, les
scientifiques sont arrivés à cette conclusion : les élèves qui
réussissent le mieux se trouvent dans les classes où les enseignants
utilisent un manuel syllabique.
Voir également (E=M6)